Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

« Nous avions une belle équipe »

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© denisub90

David Régis a donné le coup d'envoi du match contre le Havre. L'occasion de revenir pour racingstub.com sur sa carrière et le Racing des années 1990.

Comment êtes-vous arrivé au Racing ?

C'était un peu bizarre, normalement je devais signer à Lyon. Après la défaite en barrage contre Cannes, j'avais rencontré dans les vestiaires le frère de Jean Tigana, qui me voulait absolument. J'ai donné mon accord mais sans rien signer et puis nous sommes partis en vacances chez moi, en Martinique, avec Wilfried Gohel. A ce moment là, Raymond Hild a appelé Wilfried pour discuter de son transfert. A cette époque, Strasbourg cherchait aussi un défenseur pour remplacer Stephen Keshi. J'ai discuté avec Raymond Hild mais il me restait trois ans de contrat, c'était donc au club de décider. Strasbourg a proposé plus que Lyon et c'est donc comme ça que je suis arrivé au Racing. Je crois que Tigana m'en a un peu voulu !

Dans votre carrière en général et au Racing en particulier, vous avez pas mal alterné entre le poste de défenseur central et celui d'arrière gauche. Cette polyvalence est-elle selon-vous un atout ou un handicap ?

Pour moi la polyvalence est un plus pour un joueur. J'ai commencé comme ailier gauche et je me suis retrouvé défenseur un peu par hasard. C'était pour un match de la réserve avec Valenciennes, contre Reims. Notre stoppeur était absent et j'ai dit en rigolant « je vais prendre sa place et mettre l'avant-centre dans ma poche ». Or, l'entraîneur m'a pris au mot. Ma chance c'est que Victor Zvunka, qui entraînait les pros à l'époque, a vu ce match là et qu'il a été convaincu par mes performances, notamment mon jeu de tête. Après ce fameux match, il m'a dit de venir m'entraîner avec les pros. Et lors du match suivant à Brest, Jacques Glassmann s'est blessé au bout de cinq minutes. Je suis entré et je n'ai plus quitté l'équipe.

A ce propos, quel souvenir gardez-vous de l'affaire OM/VA et du traitement infligé à Glassmann ?

Je connais très bien Jacques Glassmann, c'est quelqu'un qui m'a beaucoup aidé dans ma carrière. Lorsque l'affaire est survenue, j'étais un des plus jeunes de l'équipe avec Arnaud Duncker, et nous l'avons tout suite cru. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour son honnêteté.

Vous étiez également réputé pour votre physique, comment l'avez-vous travaillé ?

Je n'ai pas un gabarit impressionnant pour un stoppeur alors j'ai toujours privilégié l'explosivité, notamment avec Victor Zvunka qui m'a fait travailler la détente et le positionnement. Je jouais aussi beaucoup en anticipation, tout en possédant la technique liée à mon passé d'attaquant, pour faire un crochet ou partir sur l'autre côté si besoin.

Quel souvenir gardez-vous de l'équipe du Racing de votre époque avec ses nombreux talents, mais aussi ses nombreux égos ?

Un peu de gâchis, certainement. Avec Daniel Jeandupeux, nous avions une belle équipe avec un jeu porté vers l'avant et nous étions bien classés à un moment (ndlr : troisièmes après la 14è journée). Quand je revois les photos maintenant, je me dis qu'avec une équipe comme ça actuellement on pourrait être en Ligue des Champions. Avec autant de talent nous aurions dû viser plus haut mais il y avait trop de tensions, comme souvent au Racing. On a changé d'entraîneur trop vite et il y avait aussi le changement de président. Mais c'était une des plus belles équipes que le Racing ait eu dans cette période là.

Vous avez été associé pendant trois saisons avec Frank Leboeuf, comme se passait votre entente ?

J'avais déjà joué avec Frank en espoirs. Quand je suis arrivé, il m'a fait comprendre qu'il voulait que je reste derrière, contrairement à Keshi qui n'arrêtait pas de monter. Au début, je l'ai écouté mais nous avions un entraîneur, Gilbert Gress, qui insistait pour que le stoppeur monte. Mais c'est vrai que Frank avait aussi cette capacité de porter le jeu vers l'avant et, du coup, on se trouvait parfois tous les deux en attaque et c'étaient les milieux défensifs qui devaient couvrir ! Frank avait aussi joué devant et lui aussi avait un profil plutôt technique, du coup on faisait parfois peur à l'entraîneur en essayant de jouer les Maradona derrière (rires).

Quelques années plus tard, vous avez évolué dans un autre club cher aux supporters du Racing, Karlsruhe. Quel sentiment gardez-vous par rapport à cette aventure allemande ?

La plus belle erreur de ma carrière c'est d'être revenu en France. J'aurais dû rester en Allemagne. Je suis d'ailleurs encore beaucoup le football allemand. A Karlsruhe, il y avait Marc Keller bien sûr, mais aussi Wilfrid Schäfer, un entraîneur qui m'a beaucoup marqué, et m'a mis dans de bonnes conditions. On avait un bon groupe, une bonne équipe et un bon public.

A la même époque, il y a eu votre naturalisation express, juste avant la Coupe du Monde 1998. Qu'est-ce que ça fait de vivre une Coupe du Monde en quelque sorte à domicile mais dans l'équipe d'un autre pays ?

Ma famille ne savait plus qui supporter, entre la France, les Etats-Unis ou le Brésil pour certains ! C'était un peu particulier mais heureusement la France n'était pas dans le groupe des Etats-Unis. J'ai vécu la Coupe du Monde comme un supporter de l'équipe de France, à chaque fois je voulais le résultat des Bleus. Cela étant, je n'ai pas pu en profiter pleinement car on était cloîtrés dans un hôtel avec un important dispositif de sécurité, c'était un peu tendu. Je l'ai mieux vécu en Corée quatre ans plus tard. Le match contre l'Iran, qui est resté dans les mémoires était au fond un match comme un autre, la belle image était surtout pour les politiciens.

Merci à David Régis pour sa disponibilité. La rédaction de racingstub.com souhaite également bon vent à Hervé Seck, qui nous a ouvert les portes du club pour cette série d'entretiens avec les anciens joueurs du Racing.

strohteam

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  • il-vecchio Là, comme ça entre deux matchs. Waah! Il va partir en légende ce mec.
  • il-vecchio Verdammi! 51 post sur Perrin depuis 21h hier soir (environ).
  • knack90 N'est pas Liénard qui veut
  • knack90 A force de tourner en rond sur le terrain, il a du faire un noeud quelque part
  • backhoe RC Pubalgie
  • athor Il sollicite trop ses adducteurs ?
  • azzu ça explique beaucoup de choses
  • hervedlf Sahi Dion.de nouveau blessé et opéré d une pubalgie apparemment
  • chrisneudorf Des équipes fragiles il y en a quasi chaque saison
  • tenseur Le maintien à surtout été obtenu car il y avais des équipes encore plus fragiles
  • tenseur Bref toute la saison, c'était comme les montagnes russes.
  • tenseur Souvent mauvais, parfois et de façon inattendu héroïque et bon
  • tenseur Kaniber68, à tout à fait raison. Le racing était instable cette saison.
  • athor Evidemment, c'est au moins 5 fois plus, même s'il est loin des top salaires de l'effectif
  • islay 10 000 euros par mois pour Perrin...fake news
  • takl putain je suis nul ce soir :D
  • takl [lien]
  • takl Musique pour l'entrée sur la pelouse l'an prochain :https://www.youtube.com/watch?v=3f20L0msLsM
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